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Femmes à la croisée des oppressions
Certains groupes de femmes, souvent marginalisés, se retrouvent à la croisée de plusieurs systèmes d’oppression. Ces groupes, qui ne sont pas homogènes mais qui englobent eux-mêmes diverses réalités, incluent les femmes immigrantes et réfugiées, racisées, autochtones, en situation de handicap, en situation de pauvreté, aînées ainsi que les femmes de la diversité sexuelle et de genre. Le CALACS porte une attention particulière à leur inclusion puisque ces réalités sont souvent associées à une plus grande vulnérabilité à la violence sexuelle ainsi qu’à plusieurs obstacles rendant difficile la dénonciation de ce type de violence. Par exemple, un contexte de dépendance à certains soins ou de dépendance financière rendra une femme en situation de handicap ou de pauvreté plus vulnérable aux agressions sexuelles ou même à l’exploitation sexuelle. De même, une femme immigrante ne parlant ni français ni anglais ou une femme se déplaçant difficilement aura encore plus de difficulté à aller chercher de l’aide.
Pourtant, tout en sachant que certaines réalités sont invisibles, nous constatons que ces groupes sont peu présents dans nos demandes de services ainsi que dans nos lieux d’implication. De là l’importance de s’assurer de la bonne promotion et de l’accessibilité de notre organisme.
Pratiques inclusives
Depuis déjà plusieurs années, le CALACS souhaite mettre la notion d’inclusion au cœur de ses pratiques. Notre organisme travaillant principalement auprès des femmes, l’inclusion passe avant tout par la reconnaissance de la diversité de leurs réalités. Par exemple, les femmes en situation de handicap, les femmes immigrantes ou lesbiennes vivent des oppressions particulières. Ces oppressions peuvent, entre autres, augmenter la vulnérabilité face aux violences sexuelles ou faire en sorte que les femmes se butent à des ressources inadaptées lorsqu’elles ont besoin d’aide. Mais nous souhaitons que toutes se sentent les bienvenues au sein de nos services ou de nos instances de participation!
La notion d’inclusion signifie donc la création d’un espace sécuritaire et accueillant où les multiples réalités et oppressions des femmes sont prises en compte et non invisibilisées. Former les travailleuses sur ces diverses réalités, rendre nos locaux et nos activités accessibles physiquement, avoir recours à un service d’interprète et créer des outils de promotion/sensibilisation en plusieurs langues sont quelques exemples de stratégies mises en place. Le démarchage auprès de groupes alliés pour rejoindre davantage les femmes à la croisée des oppressions est également indispensable.
Avoir des pratiques inclusives, c’est aussi s’assurer que nos ateliers, nos café-rencontres et nos formations abordent un éventail de vécus, que notre matériel de formation ou de promotion présente une diversité de corps, d’âges, d’orientations sexuelles et d’appartenances ethnoculturelles. C’est d’avoir des mécanismes pour que les femmes de groupes plus souvent marginalisés soient suffisamment représentées sur notre conseil d’administration.
Bref, le CALACS tente de rendre transversale la notion d’inclusion tout en ayant un regard réflexif sur ses pratiques puisqu’il s’agit d’un processus en constante évolution.