Historique

Historique du Centre d’Aide et de Prévention des Agressions Sexuelles (C.A.P.A.S.)

En 1983, le Centre de femmes Entr’Elles, conscient des besoins d’aide pour les femmes victimes d’agressions sexuelles, a initié les démarches pour la création d’un organisme dédié à cette problématique. La gestion collective a été choisie dès le départ, bien qu’elle ait nécessité des ajustements et des apprentissages, tant sur le plan personnel que collectif.

Après avoir défini les objectifs de l’organisation, une charte a été rédigée sous le nom du C.A.P.A.S. (Centre d’Aide et de Prévention des Agressions Sexuelles). Le centre a été officiellement reconnu le 25 juin 1986, afin de proposer une offre de services complète aux victimes d’agressions sexuelles, avec aujourd’hui trois volets de services cruciaux pour les communautés de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi.

Croissance et Prévention : L’Évolution du C.A.P.A.S.

Dès la première année de son existence, le C.A.P.A.S. a répondu à 22 demandes de services. Ce chiffre a rapidement augmenté à 62 demandes lors de la deuxième année, témoignant de la nécessité croissante de services spécialisés pour les victimes d’agressions sexuelles.

En mai 1988, le C.A.P.A.S. a franchi une étape importante en lançant son premier programme de prévention destiné aux écoles secondaires de Granby, Cowansville, Waterloo, Farnham et Bedford. Cette initiative visait à sensibiliser les jeunes aux enjeux des agressions sexuelles et à promouvoir des comportements sains.

Depuis cette première initiative, le C.A.P.A.S. n’a cessé d’élargir son offre en proposant plusieurs programmes et ateliers de prévention dans les écoles et autres institutions de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi. Ces programmes sont conçus pour éduquer les jeunes et prévenir les agressions sexuelles, en intervenant directement dans les territoires desservis.

Engagement du C.A.P.A.S. dans la Lutte Contre les Agressions à Caractère Sexuel

La défense de droits du C.A.P.A.S. a été marquée par une série d’engagements importants, notamment contre la pornographie et les commerces érotiques. En juin 1990, le C.A.P.A.S. est devenu le porte-parole des groupes de femmes qui revendiquaient la révocation du permis d’exploitation d’un lave-auto érotique. Grâce à cette mobilisation, la mairie des Cantons a décidé de révoquer le permis d’exploitation, marquant ainsi une victoire importante pour la communauté.

Cette action a été suivie d’une série d’événements de mobilisation et de revendication, parmi lesquels la fermeture du Complexe XXX situé au centre-ville de Granby. Ces victoires ont permis d’affirmer l’engagement du C.A.P.A.S. dans la lutte contre la marchandisation du corps féminin et contre toutes formes de violences sexuelles associées à la pornographie et à l’industrie érotique.

Lancement du Journal du C.A.P.A.S. : Un Outil de Mobilisation et de Sensibilisation

En 1997, le C.A.P.A.S. a lancé son premier journal avec l’objectif de partager des informations essentielles sur ses actions et ses combats. Un concours a été organisé pour trouver un titre, et c’est le nom « Capas Cité » qui a été retenu. Ce journal, publié deux fois par an, était imprimé en une centaine d’exemplaires et a servi de voix aux préoccupations du C.A.P.A.S.

Au fil du temps, « Capas Cité » est devenu le journal « CENT ISSUES », un média incontournable qui aborde des thèmes essentiels tels que le féminisme, le multiculturalisme, l’hypersexualisation, l’exploitation sexuelle, et bien plus encore. CENT ISSUES continue d’être un outil précieux pour sensibiliser et informer la communauté sur des sujets cruciaux liés aux droits des femmes et aux violences sexuelles.

Le CALACS : Une Lutte Sociale Contre les Agressions à Caractère Sexuel

Plus que jamais, le C.A.P.A.S. prône une analyse sociale des agressions sexuelles. Nous réaffirmons que les causes des agressions à caractère sexuel sont profondément enracinées dans des structures sociales, et que seul un changement collectif peut y mettre fin.

Le volet LUTTE est plus que jamais au cœur de notre mission, visant à sensibiliser la société et à mobiliser contre les violences sexuelles sous toutes leurs formes. C’est le 13 août 2001 que le C.A.P.A.S. a officiellement changé de nom pour devenir le CALACS, signifiant ainsi l’élargissement de notre engagement vers une action plus forte contre les agressions sexuelles.

Ce changement de dénomination témoigne de notre volonté de lutter activement contre les agressions sexuelles, de défendre les droits des victimes et de promouvoir une approche sociale et globale de la prévention.

Évolution du CALACS : Passage à la Cogestion et Création d’un Conseil d’Administration

Le 20 janvier 2009, le CALACS a opéré un changement significatif dans son fonctionnement en abandonnant son modèle de gestion collective au profit d’un modèle de cogestion. Ce nouveau mode de gestion a contribué à améliorer l’organisation interne et à optimiser l’efficacité des services offerts. En parallèle, un Conseil d’administration a été élu, consolidant ainsi la structure de gouvernance de l’organisme.

Cette transition marque un tournant important dans l’histoire du CALACS, renforçant sa capacité à répondre aux besoins des victimes d’agressions sexuelles tout en garantissant une gestion professionnelle et transparente.

Réorganisation des Régions Socio-Sanitaires : Impact de la Loi 10 sur la Haute-Yamaska et Brome-Missisquoi

L’entrée en vigueur de la Loi 10 a entraîné une reconfiguration des régions socio-sanitaires dans la Montérégie et l’Estrie, modifiant ainsi la répartition géographique des services. Le 1er avril 2015, plus d’une centaine d’organismes de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi ont « basculé » dans la région de l’Estrie, devenant désormais sous la responsabilité du CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Cette réorganisation a marqué un tournant majeur dans la gestion des services sociaux et de santé dans ces régions, obligeant les organismes à développer de nouvelles habitudes de partenariat.

Soutien financier du ministère de la Sécurité publique pour le CALACS : Élaboration d’un Portrait de l’Exploitation Sexuelle

Le 8 février 2019, le ministère de la Sécurité publique a accepté de financer le CALACS pour la réalisation d’un portrait de l’exploitation sexuelle dans les régions de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi, ainsi que pour le suivi des recommandations issues de cette étude. Ce projet visait à mieux comprendre et prévenir l’exploitation sexuelle.

Ce financement a permis au CALACS de renforcer ses actions de prévention et de soutien, tout en contribuant à la création d’une base de données essentielle pour la lutte contre l’exploitation sexuelle dans ces régions.

Changements de Gouvernance et Célébration du 35e Anniversaire du CALACS

Le 19 mars 2021, le Conseil d’administration du CALACS a modifié son mode de fonctionnement en adoptant un modèle de gestion participative. Cette transition vise à renforcer la collaboration et la transparence au sein de l’organisation, tout en impliquant davantage les parties prenantes dans les décisions clés.

Le 26 juin 2021, le CALACS a célébré son 35e anniversaire de fondation, marquant ainsi plus de trois décennies d’engagement dans la lutte contre les agressions sexuelles et la défense des droits des femmes. Cet anniversaire a été l’occasion de revenir sur les réalisations de l’organisme. Il a aussi permis de souligner l’importance de son travail dans la prévention et le soutien des victimes de violences sexuelles, à travers un colloque et une activité festive destinée aux partenaires et militantes.